Notre mission

La Forge du Vallon existe pour Accueillir la Transformation.


Ici Accueillir veut dire héberger, nourrir, protéger, encourager. Mais aussi recevoir sans jugement (ou du moins, avec du recul par rapport à nos jugements inévitables). Ca veut dire prendre le temps d’écouter, d’être présent.e. Ca veut aussi dire de connaître ses limites, de savoir les nommer et nourrir ses propres besoins en ressourcement.


La Transformation est synonyme de créativité. Elle peut être artistique, dans le sens où l'artiste transforme la matière première en objet d'expression, mais elle peut aussi être intérieure ou sociétale. Elle est le plus souvent les trois à la fois, tant ces dynamiques sont profondément imbriquées. Elle passe par des errements et des fausses routes autant que par des illuminations et des certitudes. Elle a donc besoin d’indulgence et de pouvoir être pardonnée. Elle a besoin de sécurité, de vitalité, de tranquillité, de compréhension, de communication fluide, d’encouragement et d’enthousiasme. Elle a besoin de se communiquer, de se développer dans l’échange, et aussi dans le silence de l’intime. Elle s’épanouit quand le corps est dans son équilibre et l’esprit serein. Ici, elle s’inspire d’une nature enveloppante et généreuse. Elle veut naître. Nous la célébrons.


Nos valeurs

Six valeurs principales guident notre évolution constante :

  • La créativité

    Nous chérissons la curiosité, la recherche, la discussion générative, l’innovation, la tentative. Nous distinguons la peur du danger, nous sommes invités à questionner la peur et accorder une lucidité pragmatique au danger réel. Nous prenons soin ce qui est en devenir, nous tâchons de lui accorder le temps et la latitude d’arriver à sa maturité par son propre chemin. Nous croyons à la fécondation croisée, nous cultivons les rencontres et les activités qui activent la l’inspiration mutuelle. Nous savons aussi que la créativité est gouvernée par des saisons, et accueillons aussi le repos, la contemplation et le ressourcement que toute vie créative nécessite. Nous honorons la créativité telle qu’elle nous est enseignée par la nature, dans sa générosité et son équilibre. A ce titre, nous protégeons la nature, ses rythmes et ses créations.

  • La souveraineté

    Nous assumons pleinement la responsabilité de nous-mêmes, de nos actes et de nos choix. Nous sommes respectés dans nos décisions, même quand il peut sembler à d’autres que nous en subirons des conséquences difficiles. Nous sommes libres de nos engagements, et nous sommes responsables de les mener à bien ou de les renégocier en temps et en heure. Nous avons droit à l’erreur. Nous avons le droit d’apprendre, à notre rythme et à notre façon. Nous cultivons la dignité en nous mêmes et chez les autres. Nous évitons les conseils non-sollicités. Nous nous rendons disponibles pour accompagner la réflexion souveraine de chacun.e. Nous reconnaissons le parcours unique et subjectif de chaque vie et nous considérons que chaque être est le seul expert de son expérience. Nous respectons également la souveraineté de tout être vivant, mais aussi des divers écosystèmes et du système-planète de la Terre, et choisissons de n’intervenir qu’avec pondération dans ses processus.

  • La solidarité

    Nous prenons soin les un.e.s des autres. Nous sommes co-responsables de l’atmosphère de sécurité relationnelle qui règne sur le lieu. Il est légitime de demander de l’aide. Se donner mutuellement du soutien est une priorité au quotidien. Nous nous accompagnons avec empathie dans les conséquences parfois douloureuses de nos choix et actes. Nous opérons sur la présomption de bienveillance : le parti pris que chacun.e fait de son mieux à tout instant, et mérite d’être soutenu.e avec respect et douceur dans son chemin unique d’évolution. Nous prenons également soin de tous les membres de la communauté du vivant qui nous entoure.

  • L'inclusivité

    Nous accueillons chaque être dans sa complétude, sans distinction de catégorie sociale, économique, religieuse, idéologique, sexuelle, relationnelle, de genre, d’espèce ou autre. Nous reconnaissons que notre société se caractérise par des systèmes d’oppression, dont une injustice économique omniprésente et nous nous détachons de toute collaboration avec ce fonctionnement. Nous accueillons la diversité des apports, valeurs et richesses de chaque être. Nous faisons de la place pour nos différences. Nous assurons la sécurité dans la diversité en exigeant que nos conversations soient épurées de stéréoptypes et autres forme de jugement. Nous nous éduquons aux systèmes d’oppression qui opèrent dans l’inconscient collectif (racisme, sexisme, xénophobie, homophobie, transphobie, spécisme…), nous communiquons à ce sujet et nous accordons nos actes, nos comportements et notre cadre de fonctionnement à notre compréhension croissante de ces sujets.

  • La transparence

    Nous cultivons le courage de dire notre vérité. Nous apprenons à nommer avec précision nos opinions, nos croyances, nos peurs, nos projections, nos besoins, nos demandes, nos limites, et toutes les autres composantes de nos vérités personnelles. Nous répondons loyalement aux questions qui nous sont posées. Nous pouvons compter sur le fait que ce que chacun.e exprime est sincère, de bonne foi, et aussi complet et vrai que possible en fonction de sa propre compréhension à cet instant. Lorsque nous nous trompons, nous rectifions l’information dès que possible. Nous évitons l’ironie, le sarcasme et les sous-entendus, nous évitons tout comportement de manipulation, de rétention d’informations ou de complexification excessive. Nous favorisons l’expression directe, la compréhension et la clarté. Parfois, nous sommes confrontés à nos incohérences et nos paradoxes, et nous acceptons que cela fait partie de la condition humaine. Nous agissons avec la confiance que toute information peut être traité avec intelligence et empathie, et que nous n’avons donc rien à cacher. Nous respectons les parts de nous-mêmes qui appartient à l’intime ou qui ne sont pas encore prêtes à être exprimées, celles-ci ont droit au silence.



  • Le partage

    Nous explorons la pratique et les implications de l’économie du don, offrant librement ce qu’on souhaite contribuer et recevant avec gratitude tout ce que l’on reçoit. Nous cheminons dans la recherche d’un équilibre informel consenti plutôt qu’un système de dettes ou d’échanges comptabilisés. Nous cultivons la gratitude pour tout ce qui est reçu. Nous avons confiance en la générosité innée de chacun.e. Nous reconnaissons que ce penchant naturel est parfois momentanément entravé, mais nous croyons que la pratique constante et déterminée du don libre est souvent apte à dissoudre ces habitudes individualistes. Nous acceptons que parfois, l’équilibre ne sera pas trouvé, et que notre générosité sera offerte sans retour. Nous considérons que même dans ce cas, notre fidélité à la valeur de partage nos rend gagnants sur le long terme. Nous avons confiance que le temps permettra à la réciprocité d’agir de la manière la plus appropriée, même si le retour de générosité se fait par une voie indirecte. Nous participons à la générosité du monde naturelle en ne prélevant que les ressources dont nous avons besoin et en partageant généreusement avec le vivant qui nous entoure.

Bien sûr, l’interprétation de ces valeurs et leur intégration dans les situations du quotidien sont sujets à discussion.

Aucun.e d’entre nous ne prétend les incarner à la perfection à tout moment. Pourtant on s'engage à les servir avec sincérité, au mieux de nos possibilités. Dans nos interactions, nos comportements, nos prises de décisions, nos initiatives, nos choix d’orientation et nos modifications du projet, ces valeurs sont les repères qui nous permettent de vérifier que nous gardons le cap de notre mission.


En ce qui concerne l'intégrité financière de la SCIC, nous nous engageons à réaliser notre mission et incarner nos valeurs dans la conscience et le respect de nos responsabilités économiques. La question financière ne tient place ni de mission, ni de valeur, mais est positionnée service de ces deux objectifs.

Quelques mots sur la spiritualité

Anam Cara

L’ami.e de l’âme.

 

C’est avec révérence que nous empruntons aux Celtes Irlandais cette notion, qui invoque une aspiration, un ancrage, un mode de vie.


Anam Cara est celui ou celle à qui on peut se montrer sans masque et dont on peut attendre une tendre et infaillible transparence, c’est un foyer où on se sent appartenir tel.le qu’on est, avec tout ce qu’on est, c’est un environnement vivant auquel on est intimement entremêlé.


Notre quotidien et notre vocation est d’être l’ami.e solide et serviable de toutes les âmes de toutes celles et ceux qui visitent ou habitent ce lieu, de tout ce qui l’habite.


Etre un.e ami.e de l’âme, c’est tendre vers toujours plus de tendresse, d’écoute, d’empathie… et aussi d’intégrité et d’authenticité. Épanouir ces idéaux en nous, jour après jour, est un chemin plein de détours et de surprises.


Quelles que soient les pratiques ou les rituels de chacun.e, nous nous consacrons à Anam Cara. Nous entrons ensemble, volontairement et consciemment, dans l’espace sacré de cette amitié. Nous nous mettons à son service.


Notre rite, commun et divers, est de cultiver en nous la sérénité, l’équilibre, le repos, la motivation, le ressourcement, la connexion, l’inspiration, l’ouverture, l'expression authentique, la patience et le pardon qui nous permettent de nous mettre au service de cet engagement. Nous devons en effet être les ami.e.s de nos propres âmes pour pouvoir mettre notre amour au service des autres.


Nous reconnaissons que cette amitié n’est pas toujours facile ni confortable. De nos tensions naissent aussi une meilleure compréhension de nous-mêmes et des autres, une élévation et un enrichissement de notre expérience humaine, et nous tendons à travers nos difficultés vers cette illumination.


Cela implique de cultiver la vision du cœur, qui nous permet de refléter par notre regard la splendeur de chacun.e, et de nous-mêmes. Cela implique d'accueillir avec maturité les parts de nous qui souffrent et s'égarent. Cela implique de nourrir nos âmes par les moyens qu’elles affectionnent, et encourager nos ami.e.s à se mettre à l’écoute de ce que leur âme leur demande. Cela implique de cultiver la certitude que chacun.e possède un sens profond de la vérité, et qu’on peut lui faire confiance pour marcher sur son propre chemin, même s'il nous semble étrange ou périlleux. Cela implique également de respecter et faire respecter un cadre, une organisation et un fonctionnement où toutes les expressions spirituelles peuvent coexister dans la sérénité.


Tout ce qu’évoque pour nous Anam Cara nous guide, chacun.e à sa façon, selon sa conscience, sa foi, ses idées et ses pratiques.


Nos pratiques partagées, sans obligation :


Le caillou

Chaque jour, nos âmes accueillent leurs ami.e.s par un temps de partage. Un temps de parole qui nous permet de recevoir l’autre et d’être reçu tel qu’on le souhaite. Confidences, rires, émerveillement, épanchements… tout est bienvenu dans les contours du rituel.


L’heure douce

Nous expérimentons un temps de silence quotidien. Si la parole n’est pas proscrite pendant ce temps, elle est invitée à se faire discrète afin de permettre à ceux et celles qui le souhaitent de bénéficier de ce moment de recueillement, de repos, de rencontre ou d’activité en dehors des habitudes de bavardage.


Le bois des songes, en cours de réalisation

L’accueil des âmes se matérialise dans ce petit bois dédié à la rencontre avec soi-même. Divers lieux de recueillement, habités par les créations de nos habitant.e.s et visiteurs.euses, évoquent les escales de notre parcours d’humanité : la Fécondité, qui veille sur nos élans, notre inspiration, nos passions… la Transformation, qui accompagne nos deuils, nos déceptions, nos désespoirs, mais aussi nos nouvelles naissances… la Sagesse, auprès de qui nous pouvons sonder toutes les sources de compréhension, y compris celle qui nous guide au plus profond de nous-mêmes… et bien sûr l’Amour, qui nous enveloppe, nous nourrit et nous rassure, sans conditions et sans limites.


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